Debout
au milieu du chaos de costumes et de vêtements s’entassant dans
la pièce
en petits tas informes, Christine reste figée. Elle regarde,
incrédule, le petit homme rond et chauve au profil de rat sortir de
sous la coiffeuse où il s’était probablement caché durant la
représentation. Il est habillé de sombre et arbore un rictus qui
aurait pu être un sourire, s’il n’avait pas été aussi crispé
et affiché. Christine a un mouvement de recule et s’apprête à
pousser un hurlement quand l’inconnu sort une arme de sous son
manteau.
« -
Ne criez pas ! implore-t-il d’une voix grave où l’on
distingue une nuance d’angoisse, surtout ne criez pas, je veux
juste vous parler !
-
Qu-que me voulez-vous ? arrive à articuler Christine plus pâle
que la robe de taffetas blanc qu’elle porte encore.
-
Je ne veux pas vous faire de mal, je suis juste venu vous parler. Je
vous en prie, écoutez-moi ! Il se fait implorant et esquisse un
pas en direction de Christine qui recule. Elle se prend les pieds
dans une robe et tombe à la renverse sur une pile de vêtements.
Elle se relève à la hâte.
-
Si vous vouliez seulement me parler, entame-t-elle d’une voix
qu’elle s’efforce d’empêcher de trembler, vous auriez pu
téléphoner ou encore m’envoyer une lettre ou un e-mail, je vous
aurais certainement répondu. »
A
ces mots, le teint de l’inconnu vire au rouge soutenu. Ses lèvres,
qu’il tient pincées depuis sa sortie de sous la coiffeuse, sont à
présent deux fines lignes blanches qui barrent son visage rubicon.
Sa main, celle qui ne tient pas le revolver, se ferme et se rouvre
dans un mouvement convulsif et inconscient. Ses yeux ne cessent de
faire l’aller-retour entre la porte et Christine. Il éclate :
« -
J’aurais pu vous écrire ? il hurle : J’aurais pu vous
écrire ! Je suis porteur d’une offre beaucoup trop importante
pour la coucher par écrit ! sa voix, jusque là caverneuse, se
perd dans les aigus. Ses yeux grands ouverts roulent dans leurs
orbites. Ecrire signifie prendre le risque que ma lettre se perde et
alors, mon projet… goodbye ! Ah j’aurais pu vous envoyer un
e-mail ?! Savez-vous que n’importe quelle personne bien
équipée peut accéder à vos e-mails ? Quant au téléphone,
qui sait si vous n’êtes pas sur écoute ! Les autres metteurs
en scène n’attendent qu’un faux-pas de ma part pour me voler mon
idée ! Non. Venir vous voir était la seule solution. J’ai
fouillé votre loge, nous sommes bien seuls et je n’ai pas remarqué
de micros. Vous allez m’écouter. »
Dans
son délire, l’inconnu fait de grands mouvements de bras, le
revolver s’agite dans tous les sens. Effrayée, Christine recule
encore de quelques pas et se retrouve dos à la porte. Elle tente le
tout pour le tout et s’écrie en regardant derrière l’inconnu :
« -
Oh ! »
L’inconnu
se retourne. La comédienne se rue sur la poignée, mais dans sa
précipitation, elle ne parvient pas à ouvrir. Il est trop tard.
L’inconnu se retourne. Un bruit sourd. Une vive douleur à la
tempe. La vue de Christine se brouille. Elle s’effondre sur le sol.
Plus rien.
La
brume s’était levée avec l’aube, comme cela arrive si souvent,
une petite brume matinale sans grande importance. Mais ici, dans la
rue du café-théâtre
Poquelin, elle ne se dissipait pas, elle persistait, accentuant tout
ce qu’elle enveloppait : la taille des vieilles bâtisses,
leur délabrement, l’aspect miteux du café, et donnait à la
ruelle des airs malades. Les pierres froides des murs ruisselaient
d’une sueur plus glacée encore. Les fissures lézardant les vieux
murs étaient autant de cicatrices mal refermées qui ébranlaient la
structure-même des mansardes.
« -
Ils devraient fermer ce café-théâtre,
marmonne un homme qui passe en remontant le col de sa veste, voilà
bientôt deux ans qu’il ne donne plus aucune représentation. Il
tombe en ruine. »
Dans
la tête de Christine, les brumes de l’inconscience se dissipent
pour laisser peu à peu place aux lumières de la lucidité qui
éclairent les coulisses sombres d’un théâtre délabré. Les
mains de la comédienne sont liées dans son dos, attachées au
dossier de la chaise où elle est assise. Encore sous le choc, elle
laisse échapper un gémissement.
« -
Où suis-je ? Articule-t-elle
-
Sur votre lieu de travail ! Lance joyeusement l’inconnu dans
son dos. Elle sursaute. Je m’excuse de la manières dont je vous ai
traitée, mais la réalisation de l’œuvre de ma vie nécessite
quelques prises d’initiatives regrettables. Voyez-vous, ce théâtre
a été construit à l’endroit même de la naissance du grand
Jean-Baptiste Poquelin, c’est un hommage à sa grandeur !
Christine fronce le nez, agressée par l’odeur de moisissure
ambiante. On y représente uniquement ses œuvres. Ces œuvres qui,
de son vivant, ont été si durement critiquées, si lâchement
censurées, si vite évincées ! »
L’excitation
donne à sa voix des accents bizarres, elle oscille entre les graves
et les aigus de façon singulière. Il a fait le tour de la chaise et
se trouve à présent face à Christine.
«
- Voilà deux ans que j’ai investi dans ce théâtre et que je
monte la pièce qui, selon moi, représente le mieux le génie de ce
grand homme : Dom
Juan !
-
Dom
Juan
est une reprise, une réécriture d’un mythe préexistant. Molière
n’a rien inventé. Lâche machinalement l’actrice.
-
C’est justement parce que cette pièce est une réécriture qu’elle
permet de montrer toute l’ampleur de son talent ! Sans moyen
de comparaison, comment pourrait-on mettre en valeur l’originalité
d’une œuvre ? Molière a donné, dans son Dom
Juan,
une profondeur aux personnages et une singularité dans le jeu de
scène étonnantes ! Lisez après cela El
Burlador de Sevilla
de Tirso De Molina, vous trouverez le tout plat, sans surprise,
commun, voire médiocre. Avec sa réécriture de ce mythe Molière
éclipse toutes les autres. C’est cela le talent. »
Tout
au long de sa tirade, l’inconnu se rapproche de la comédienne. Il
est si près à présent qu’elle peut voir la veine de sa tempe
battre la mesure de son exaltation. Elle peut sentir son souffle
chaud à l’haleine fétide courir sur son visage comme pour en
prendre possession. Elle détourne la tête, écœurée.
« -
Tout cela est très bien, lance-t-elle avec une aigreur mal contenue,
mais qu’attendez-vous de moi ? A l’heure qu’il est mes
proches ont déjà dû se rendre compte de ma disparition et la
police doit me rechercher. Vous feriez mieux de me relâcher.
Sans
faire attention à la réplique acide de Christine, l’inconnu
continue, se relevant :
-
Je veux faire de mon interprétation de Dom
Juan
une œuvre à la hauteur de celle de Jean-Baptiste Poquelin, non, je
veux faire mieux ! Voilà près de deux ans que je travaille et
retravaille cette pièce. C’est une réussite à la hauteur du plus
grand ! Toute personne y prenant part sera immanquablement
gravée dans les mémoires ! Mon nom traversera les âges, et le
vôtre aussi très chère, puisque je vous ai choisie ! Vous
serez mon Elvire ! »
Christine
enfonce ses ongles dans la chaire de ses paumes. Comment raisonner ce
fou ? Comment échapper à son emprise ? Comment s’en
sortir ? Elle est coincée, là, sur sa chaise, impuissante, ne
pouvant que subir. L’inconnu continue son délire, ne prenant pas
garde à l’expression décomposée de son auditoire. Il fait à
présent les cents pas devant la chaise.
« -
Bien entendu, vous devrez habiter ici le temps des répétitions et
des représentations. Mes collègues metteurs en scène sont d’une
jalousie et d’une perfidie sans limite ! Ils essaieront, comme
ils essaient déjà, de grappiller des informations sur mon chef
d’œuvre ! Ils sont ingénieux ! Ils posent des micros,
se déguisent en passants déambulant dans la rue, à l’affût de
la moindre parcelle de mon génie. Mais je suis trop malin ! Moi
je les reconnais, ils ne m’auront pas, je garderai mon secret !
Et vous aussi ! »
Sur
cette dernière phrase, il s’était brusquement tourné vers la
comédienne, et maintenant, il la dévisage avec une expression
féroce, sauvage. Une aura de folie l’entoure. Christine frisonne.
« -
Je ne peux pas être votre Elvire. Tente-t-elle de dire avec aplomb
sans arriver à gommer totalement la panique dans sa voix. Je suis
une mauvaise actrice, je cumule les petits rôles sans succès depuis
mes débuts.
-
Ce n’est pas votre talent sur les planches qui compte, commence
l’inconnu le regard exalté, c’est votre vie ! Vous ETES
Elvire ! Ce rôle est votre destin, l’apothéose de votre
existence ! Je vous offre la célébrité pour un rôle que vous
avez interprété sans vous en rendre compte depuis votre naissance !
Il fait de grands gestes avec les bras et roule des yeux fous. Votre
deuxième prénom n’est-il pas Elvira ? N’avez-vous pas des
origines espagnoles ?
-
Bien sûr ! Coupe Christine, criant presque. Bien sûr que j’ai
des origines espagnoles, comme à présent le quart des femmes en
France ! Je n’ai aucun lien avec ce personnage servant de
faire-valoir à un macho polygame, et qui plus est, inventé il y a
de cela trois siècles ! »
L’inconnu
la regarde sans comprendre. Comment peut-on à ce point-là ignorer
les évidences ? Cette femme a en elle les caractéristiques
mêmes d’Elvire. Il s’était renseigné. Il avait même
longuement enquêté sur sa vie pour être sûr qu’elle serait
parfaite. Et voilà que maintenant elle refuse de voir la vérité en
face. Pourquoi cela n’est-il jamais simple ? Qu’à cela ne
tienne, il la convaincrait.
« -
Vous ne voyez vraiment pas que tout votre être fait écho au
personnage ?
-
Pour commencer, lance-t-elle acerbe, je ne suis pas nonne.
-
Vous êtes comédienne. Vous êtes donc très proche de ces femmes.
Elles consacrent leur vie entière à jouer le rôle d’épouse d’un
dieu qu’elles craignent entre tous, admirent par-dessus tout. Les
grandes lignes de leur jeu de scène sont écrites dans le scripte
des Saintes
Ecritures.
Le moindre moment de leur journée est programmé : la messe
matin, midi et soir, des dévotions à chaque heure de la journée.
Et puis leur costume, cette robe noire que chacune d’entre elle
porte ! Même leurs répliques sont pré-écrites : le
Notre
Père,
Je
vous salut Marie et
les autres ! Les sœurs sont vraiment très proches de vous,
comédiennes. Dieu est leur metteur en scène. »
Il
a dit cela sur le ton très calme de l’instituteur expliquant à un
élève attardé la chose la plus normale, la plus évidente qui
soit. Christine rougit face au blasphème de cet inconnu. Elle veut
faire le signe de croix pour bannir le péchés mais ses mains sont
attachées. La fervente croyante qu’elle est se mort la lèvre de
rage jusqu’au sang. Elle explose :
« -
Comment osez-vous parler ainsi de femmes sacrifiant leur vie pour
leur Salut et celui des Hommes ?! Vous êtes un monstre ! »
Encore
une fois, l’inconnu la regarde sans comprendre. Il reprend sur un
ton catégorique, où perce une pointe d’étonnement :
« -
Je ne dis que ce qui est. Et je vous affirme que le fait qu’Elvire
ait été une religieuse n’est pas une différence mais un lien
entre vous et elle. Vous seule pouvez interpréter ce rôle à la
perfection. »
Christine
se laisse aller sur sa chaise. Il ne sert à rien de raisonner avec
ce fou. Malgré son air calme, l’inconnu continue de serrer et
desserrer son point de manière convulsive. On sent en lui une
violence sous-jacente qui ne demande qu’à refaire surface. Mais
pour l’instant, son visage est impassible, sa respiration calme. Il
est chez lui. Il est sûr de lui. Cette comédienne jouera pour lui,
ça ne fait aucun doute. Tout est une question de temps. Et du temps,
il en a.
Après
un moment de silence, Christine repasse à l’attaque :
« -
Je ne me suis pas faite séduire comme une enfant par le premier
beau-parleur venu.
-
Mais bien-sûr que si. Réplique-t-il toujours aussi calme.
La
comédienne s’apprête à protester, il la coupe :
-
Le premier metteur en scène d’Elvire était ce dieu que vous
respectez tant, mais Don Juan est arrivé. Il l’a charmé de belles
paroles, elle s’est laissée séduire, il est devenu son nouveau
metteur en scène. Dans le jeu de la séduction chaque geste, chaque
parole est pré-écrite. Don Juan lui imposait un jeu dans lequel
elle ne le repoussait que pour mieux succomber à la fin, ce que Don
juan avait prévu dès le début. Là encore, elle jouait un rôle.
Vous, votre premier metteur en scène, il y a quatre ans, à vos
débuts, c’était moi ! Vous vous êtes ensuite laissée
séduire par
le grand Di Marchino
qui vous a fait enchaîner les petits rôles sans importance, vous
promettant la gloire comme Don Juan promettait le mariage.
Christine
le regarde, incrédule.
-
Monsieur
De Noirmoutier?
-
Non. De
Noirmoutier
était un de mes concurrents, il m’avait volé ma pièce, L’étoile
du Nord,
et s’est allègrement inspiré de MA mise en scène !!! »
En
disant cela, il a violemment fermé le poing et à présent un fin
filet de sang coule le long de ses doigts et goutte sur le sol.
« Tout comme les larmes qu’il avait dû verser lorsque De
Noirmoutier
avait volé sa mise en scène… Si toutefois tout ce qu’il dit est
vrai. » songe la comédienne. L’inconnu reste un moment les
yeux dans le vague, comme en proie à un terrible combat intérieur.
Son regard est troublé et on distingue dans ses yeux une lueur
féroce, bestiale. Une larme coule sur sa joue. Prise de pitié sans
trop comprendre pourquoi, Christine lance d’une voix douce :
« -
Comment vous appelez-vous ?
Il
la foudroie du regard et répond agressivement :
-
Ça ne vous regarde pas. Pour vous, je serai le metteur en scène.
-
Je refuse de jouer Elvire, répond-elle, butée, effrayée par le
brusque changement de comportement de son ravisseur.
-
Mais vous êtes déjà en train de jouer ce rôle. Vous le jouez
depuis votre naissance. » reprend-il de sa voix calme et posée
de professeur.
Mais
dans son œil, la lueur sauvage brille de façon inquiétante. Sa
voix a désormais des inflexions plus sèches.
« -
Vous avez donc été séduite par un autre metteur en scène qui vous
a utilisée comme actrice puis abandonnée.
Son
ton a quelque chose de lapidaire, il s’impatiente, ne parvient plus
à se contenir :
-
Maintenant, c’est l’heure de votre repentir.
Cette
réplique tombe comme une sentence. Christine frissonne.
-
Comme Elvire qui est revenue vers dieu, comprenant son erreur et
voulant reprendre sa place dans le grand théâtre du couvent, vous
voilà, pour reprendre VOTRE ROLE. AVEC MOI. DANS MON THEATRE.
Son
ton est dépourvu de toute compassion, tout son être se délecte de
la possession de cette comédienne. Car il la possède.
-
Vous jouerez ce rôle pour tout honneur et toute gloire. »
Il
est impérial, il ne conçoit pas de refus. Le temps des explications
est fini, place au théâtre maintenant ! Il n’entend pas ses
protestations, il ne voit pas les larmes ravager son visage. Il ne
pense qu’aux comédiens manquants qu’il doit trouver pour
réaliser son chef d’œuvre. Il la détache. Il veut la conduire
dans sa nouvelle loge. Elle se débat. Il la retient. Ils trébuchent.
Elle tombe. Le coin de la table s’enfonce dans son crâne, y
creusant une cavité incongrue de laquelle s’écoule un flot
pourpre de liquide vital.
« -
Elvire ? appelle l’inconnu
Pas
de réponse
-
Vous m’entendez ? »
Toujours
pas de réponse.
Pourquoi
les comédiens sont-ils si fragiles ? Voilà bientôt deux ans
qu’il cherche des acteurs, voilà bientôt deux ans que tous, sans
exception, meurent ainsi, bêtement, par accident. Oh, ce n’est pas
grave, il en trouvera d’autres. Il a l’habitude maintenant.
Il
transporte le corps sans vie de Christine dans la chambre où
reposent les corps des autres comédiens de sa pièce. Il y a un
Sganarel, une Charlotte et un Pierrot, un Don Carlos, et maintenant
Done Elvire.
Tous
sont entreposés par terre au pied d’un grand lit à baldaquin où
gît ce qui semble être le plus vieux des cadavres. Il ne reste plus
que des os, vierges de toute chaire. L’inconnu s’approche de ce
corps et s’adresse à lui respectueusement :
« -
Bonjour maman. Comme tu vois, j’ai trouvé une autre actrice pour
ma pièce. Mais elle est morte. Je te l’amène, elle jouera pour
toi, comme les autres. Ils ne veulent pas jouer pour moi. Pourtant je
fais des efforts, je leur explique. Je
te jure !
Mais
ne t'inquiète pas, je
la monterai ma pièce tu verras, je serai le meilleur metteur en
scène de tous les temps ! Je fais tout ça pour toi maman.
Je
pensais vraiment que celle –ci serait parfaite… Le regret pointe
dans sa voix. Je ne laisse pas tomber maman, je vais continuer à
chercher. Je trouverai les acteurs parfaits, et alors, toi aussi tu
pourras jouer un rôle, comme tu en as toujours rêvé. Tu seras un
spectre magnifique ! »
L’inconnu
regarde tendrement les restes de sa mère. Tout son travail sur Dom
Juan,
c’est pour elle qu’il le fait. Elle qui voulait tant être
comédienne. Là, dans sa mise en scène, elle sera le spectre
parfait. Sa pièce sera criante de vérité. Tous les comédiens
devront être l’incarnation même du personnage qu’ils
interpréteront. Sa pièce ne pourra être représenté qu’une
seule et unique fois : Don Juan doit réellement mourir. Ce sera
un chef d’œuvre à la hauteur du plus grand ! Mais voilà
qu’il se retrouve de nouveau sans comédienne. Il va devoir
recommencer la chasse, mener l’enquête pour dénicher une autre
incarnation d’Elvire, de Sganarel et des autre. Oh, j’y
arriverai, cela ne fait aucun doute, mais cela prendra du temps. Il
jette un dernier regard à sa mère avant de refermer la porte. Cela
lui prendra du temps. Et du temps finalement, il n’en a pas tant
que ça.
2007 (17ans) expression écrite de Ts